Archive for the ‘Discours’ Category

Miroitement des mots

Posted: August 11, 2015 in Discours

frise 6 Miroitement des mots, H&B

Tableau changeant

Posted: August 11, 2015 in Discours

 

tableau qui change 1 Tableau changeant 4, Boutros Thameur

tableau qui change 2 Tableau changeant 5, Boutros Thameur

tableau qui change 3 Tableau changeant 6, Boutros Thameur

Les Républicains (sur le discours)

Posted: August 11, 2015 in Discours

Onomatopéique politique

(Nous le disons et ne cesseront de le répéter : il faut dérégler le discours. Les plus grands mouvements viendront de là, et la pensée s’y resourcera. Dans l’esprit poétique qui est le nôtre, nous proposons ici des discours à contrainte, un exercice qui rend hommage à nos Grands Rhétoriqueurs et à quelques écoles littéraires imaginatives.)

L’homme s’avance à la tribune. Il regarde sa montre. Les conseillers ont bien travaillé, il pourra passer au Vingt heures. Un peu éméchés par le vin blanc commandé par les mêmes conseillers, les spectateurs ne comprennent pas tout de suite dans quel pétrin la République provinciale et vineuse va se retrouver).

  • Chers abas et ratapus, ô citobouls !

Je prodathèse queu nous fini l’artkrise. C’est beu pratichou, mais cha garouine di bien. Donc :

Est venu le aourf et le spoing. Cela va de soi, ha ha ! Voyez le badaboum. Mais nous avons pris assez de baff et chlac. Et le gla gla dans les chaumières… Vous avez dit pshitt, moi je me suis contenté de snif. Mais taratata. A nous le waouh et le youpi.

Etc.

On vous laisse imaginer les commentaires : zdoing !

lucas1

Jacques-Henry Blet, d’après Gherasim Lucas

Pas le dire deux fois

(… nous appliquerons ainsi de discrètes distorsions – moins que rien – au discours politique, car il faut que ça rentre, et cette musicalité retrouvée nous enchante)

Mes Chers AAAAAAmis,

Ce jour est jour de refondationationation. De renouveauveauveauveau, un jour de renainai, de renainai – ssance, (ouf !) Que serait-elle devenue, nue, la Républiqueheu, si elle n’avait eu pour le que le le leu queue leu parti socialiste ? Pooser la question c’est déjà yy répondre… pondre… pondre…

Il y a ya dans ya dans l’Histoire et toire et retoire une gaugauche (oh oh) qui s’est battuehue et à dia et rue pour rrque (pardon !) la Républiqueheu soit sociale et ce fut son sono nonneur. Nousnous qui sommesommes leurs zézéritiers, de quel (hein quel ?) droit et surtout quiqui pourrait nous refuser le nomom de « Rrrrrrrépublicains » ?

De Républicains ?

De Républicains ?

De Républicains ?

Discours lent

(… il y a un problème avec la politique, ça va trop vite, pas le temps de suivre. Nous qui avons toujours et en tout lieu une opinion, on aimerait prendre le temps avant d’en changer,  pouvoir l’examiner sous toutes ses facettes, pour mieux se jeter à l’opinion suivante. Nous instaurons donc le discours lent. Long, lent, et dirigé. Exemple.)

“La (doucement, on se calme) République (un temps, le temps de revisiter l’histoire, à ce stade c’est nécessaire), ce ne sont pas (stop, appréciez la subtilité de cette négation affirmative, on passe) des basses manœuvres (là, une minute, pas plus) – que l’on cherche à dissimuler (savourez l’effet. Je reviens dans dix minutes).  Dans la République  (on revisite, un peu plus vite tout de même, on n’est pas là pour s’amuser) en combat (stop : vous avez un doute ? Je recommence depuis le début ?), on s’affronte à la loyale (vérifiez loyauté dans le dictionnaire. A-t-on distribué les dictionnaires ? Loyauté. On médite un moment.)  On ne cherche pas à gagner dans les prétoires (ah les prétoires, goûtez le sel, savourez les prétoires… allez-y, je reviens d’ici peu) – ce que l’on a perdu devant le peuple (peuple, prenez le temps de revisiter l’histoire du peuple, tout le peuple, et ses usages. Là on risque d’y passer la nuit, mais c’est nécessaire !)

La République n’est pas menacée par la force mais par la faiblesse, le renoncement, le reniement (je ne vous ai pas laissé souffler, hein ? C’est pour faire sentir l’enthousiasme, le dynamisme de cette période. Je répète si vous voulez, une fois, deux fois. Pas mal, je trouve.)

La République, c’est la responsabilité (stop, dix minutes, tout le monde descend) – politique (vous abusez, la politique c’est simple pourtant. Bien, pour les retardataires, petite pause) – assumée (ah ah, je ne peux faire moins que vous attendre, je sais ce que vous pensez) – au grand jour (stop, une minute, certains n’ont pas compris : “grand jour” ?)

Nous serons « Les Républicains » malgré vous.

(Je vous donne une semaine de vacances, révisez.)

Conférence musicale

(… et bien sûr, voici le discours en musique, tellement plus attrayant. Un quartet, disons un quartet, pour accompagner le gesticulant et son sens du violon.)

“En disant, nous sommes « les Républicains », nous proclamons que ce devoir est le nôtre, que c’est notre devoir au service de la France, notre devoir envers l’Europe, envers une certaine idée de la civilisation dont nous sommes les héritiers.

(On pourrait rajouter des chœurs, qu’en pensez-vous ?)

Nous ne sauverons pas tout seul la paix dans le monde. Nous ne sauverons pas tout seul l’Europe. Nous ne gagnerons pas tout seul le combat de la civilisation contre la barbarie.

Mais nous devons créer les conditions du sursaut. Nous devons porter entièrement l’immense responsabilité de l’alternance.

(Là je verrais bien un tambour. On avait oublié le tambour)

Nous devons incarner une certaine idée de l’Homme.

(Deux tambours, alors)

Ce n’est pas un rêve, ce n’est pas une utopie, c’est juste notre ambition : La République de la confiance. Voici pourquoi nous sommes « les Républicains » !”

(Une clarinette très épicée, ou un haubois, entame une interprétation acide et pleine d’émoi, du Lamento du jardinier. C’est dans Electre, vous devriez le savoir. Electre, de Giraudoux.)

Posted: January 2, 2015 in Discours

Vœux

Nous sommes heureux d’entendre que la recherche doit être soutenue.

De l’argent pour la recherche, des bourses pour les chercheurs. Le progrès, l’avenir, magnifique, on s’en sort pas.

Heureux aussi de vous apprendre le lancement prochain du centre national de la recherche poétique. Des crédits, des bourses vous y attendent, des résidences de plusieurs années dans des lieux verdoyants, pas en banlieue parisienne.

On va y mener des recherches fondamentales, goûtez l’expression. Les futurs René Char enfin subventionnés.

On cite René Char, on aurait pu citer Guillevic. Le mot chimiquement rare, l’expression-équation. Mais allons, le verbe peut aussi se détendre, s’étendre, s’enluminer. Nous accueillerons les poètes au dos dur,  et les poètes aux mots mous.

Et même les poètes qui en font des tonnes. Cette capacité non physique du mot qui pèse nous intéresse comme objet de recherche. La feuille blanche aussi nous intéresse : l’action non consommée sur la page nue, quelle belle idée.

Une révolution d’abord discrète, de plus en plus manifeste. Eux, des chercheurs, et utiles ? Un jour on s’étonnera de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Le poète, pour sa seule verve, on lui aura mis une blouse blanche, on lui aura disposé des outils de laboratoire ultra modernes. Et on le paiera.

Poète plein aux as, enfin.

Posted: August 4, 2014 in Discours

Je ne vais pas vous mentir, les Français sont des veaux. Voyez ce sondage, où la populace échantillonnée a peur : de l’avenir, du présent, du voisin et de l’étranger. Des veaux !

Vous vous dites : il pense être élu, avec sa proclamation, c’est un drôle. Bien sûr vous voterez pour moi, qui ne vous promets ni l’emploi ni la sécurité. Ceci est le foin dont on fait de vous des bêtes. Je vous veux meilleurs et surtout éveillés. D’où ces coups de trique très précisément ajustés à votre morale flanchouillarde. La trompette a retenti : cessez de croire et de ne pas croire, ne soyez plus les sectateurs de ce temps d’irréligion où l’on vous traîne au supermarché, oreilles basses et museau frétillant. Et nous noierons le Français qui en vous lèche son étendard. Veules, veaux !

Posted: June 6, 2014 in Discours

Chers administrés et camarades terrestres

Clémenceau avait raison. La Révolution est un bloc. On ne peut, comme font les opportunistes, ces scélérats qui ont renoncé pour quelques maroquins à combattre, vouloir les Girondins sans les Jacobins, et exhiber le Tiers Etat en laissant l’Etre suprême : tout est en place, depuis toujours, et nous devons créer, toujours créer sous la double menace du Conservatisme et de la Terreur.

Les Droites aiment l’ordre, et avec l’ordre cultivent l’intolérance. Les Gauches font pousser l’utopie, mais demeurent des paysans négligents : il ne leur viendrait jamais à l’idée que les parasites pullulent qui menacent la récolte. Double intolérance, au final, car tous ignorent le travail sans repos s’il n’est qu’une reconstitution des forces. Et l’homme ne doit avoir avec la justice qu’une fraternité vigilante.

Le mouvement, les amis, il ne faut révérer que le mouvement.

J’en déduis que la démocratie est un bloc. L’humain et sa propension au désastre en font partie, autant que le droit et ses malfaisances. Et je n’en peux plus de toutes ces commémorations qui statufient le vivace et ne nous instruisent plus sur la tâche à accomplir.

Ainsi du Progrès. Plus personne de sensé n’y croit, mais chacun cherche la récompense et se vit comme un petit Lauréat du monde.

Il y eut peut-être un moment, sa courte floraison et sa saveur de midi. Mais déjà la sieste est finie, déjà on nous appelle. Elaguons, irriguons ! Et penchons-nous sans le moindre instinct de propriété sur ce qui est à venir.

Ensuite je voulais vous dire : les intellectuels sont les moins raisonnables de nos frères. Car leur pensée n’est fébrile que d’un strict point de vue : leur intérêt, les places à gagner, le pouvoir et sa bonne réputation. A ces êtres on retirera l’espèce de passeport diplomatique qui dans nos contrées morales autorise le franchissement de toutes les bornes. Rendons-les au sort commun de cet amour propre qui est un puissant aiguillon de vie et une calamité universelle.

Mais respectons la pensée, que ces habiles servants n’ont en aucune manière le droit d’assujettir. Autour d’elle, sans relâche : désherbons !

Posted: May 29, 2014 in Discours

Chers administrés et néanmoins concitoyens
Chers frères

La récente élection nous a montré l’ampleur de la tâche. Un colosse s’est levé : réjouissons-nous car il est à notre mesure.

Nous en rirons encore, ici ou là, c’est notre discipline. Mais nos armes sont prêtes.

Face à l’intolérance, que savons-nous faire : nous incliner en signe de respect pour ceux qui ont été humiliés, c’est-à-dire nous-mêmes; et d’un front vaillant reconquérir un à un les espaces volés.

Ces lieux, vous le savez, ont été saccagés. N’y subsistent que des écrans morts.

Rien ne nous est plus étranger que l’absence. Voyez ces mots : l’étranger, l’absence. Tous les discours ainsi à reconstruire nous dirons : ce qui est inhumain est une dérision.

Nous enverrons nos filles. Elles sont fraîches et décidées. Nos fils : joueurs et vigoureux.

Cela servira d’exemple. Par l’enthousiasme et la ferveur nous montrerons certains futurs. Cela plaira, j’en suis sûr.

Quant aux voleurs, gardons-leur la confiance destinée à nos frères. Car nous tenons la victoire en piètre estime.